vendredi 19 avril 2013

Etre ici me rappelle toujours ce pourquoi je me bats -comme si je pouvais l'oublier-. Il y a toutes ces brides de souvenirs, ces objets, qui me les rappellent. A Lille je ne peux compter que sur moi-même, mais ici, ici il y a quelque chose qui me tire vers le haut, quelque chose qui me tend la main chaque fois que je doute. Il y a toujours eu cette main pour me relever. C'est comme si ici tout était multiplié par l'infini. Je n'ai pas le choix. Je ne peux pas rater. Je ne le tolérerai pas. Je regarde ce coin désormais si vide, et je sens une partie de moi errer, perdue. Il y a quelque chose de moi qui ne comprends pas, qui ne saisit pas ce qui s'est passé. Où est-elle ? Pourquoi ne l'entends-je plus ? Je m'ennuie d'elle, de sa présence, de nos habitudes. Et le plus déroutant c'est qu'une autre part de moi refuse l'évidence et nie tout en bloc. Comme si elle me criait de rester forte. De ne surtout pas me laisser abattre, de ne surtout pas pleurer et de ne penser qu'à une chose : avancer. Je dois réussir. Je dois faire cette Licence. Je dois commencer à vivre mon rêver, à donner de moi-même, de nous. Il faut que je partage cet Amour. Il faut que je l'offre. Qu'importe mes souffrances, qu'importes ces images si douloureuses et cette horrible fissure que j'ai au coeur. Il faut que je tienne le coup. Je dois montrer à tous ces gens qui n'y croient pas encore tout ce que ces êtres peuvent nous apporter. Parce que moi, j'y  crois de toute mon âme, et je le vis chaque jour. Alors oui, je suis peut-être folle de ne plus sortir de chez moi, de m'enfermer du matin au soir, mais pour moi c'est ça ou rien. C'est ce rêve ou rien. C'est cette vie ou rien. Et j'ai bien l'intention la vivre. 

dimanche 14 avril 2013


J'ai tellement hâte de les retrouver, de faire cette soirée, de voir ces visages, d'entendre ces rires, de boire ce vin ensemble. Quoi que je fasse, je viens de là bas, c'est là bas que j'ai mes souvenirs d'enfant, d'adolescente. C'est là bas que je courrais après le bus, là bas que j'ai formé la meilleure équipe en physique-chimie, là bas que j'ai fait mes parties de sonnettes, là bas que j'ai mes repères les plus anciens, les plus solides. Chaque fois c'est comme si rien n'avait changé, nous nous retrouvons et parlons de tout, rions de tout. Et c'est ça qui est terriblement bon, savoir que lorsque je rentre je retrouverai toujours mes amis, je retrouverai toujours une part de moi. C'est si réconfortant de les avoir. La distance est là, mais elle n'existe pas réellement. Elle n'empêche pas les gens de tenir les uns aux autres. Je ne tiens plus en plus en place, je veux retrouver mon Alsace, je veux regarder ces montagnes, je veux reprendre mon accent, je veux respirer cet air sec, je veux refaire des virées à vélo avec des cookies dans le sac, je veux retrouver mon chez moi, ma maison, mon monde. Je veux revoir ces sourires. 

samedi 13 avril 2013


Et toi tu me sors ça comme ça. Tu veux revenir ? Mais merde, tu te fous de moi ? Je me souviens comme si c'était hier de ce 25 avril 2007, de ce matin où je t'ai supplié de rester, de ce matin où tu es partie, emportant avec toi tous mes repères, tous mes idéaux. Détruisant notre famille. Et maintenant tu veux rentrer ? Mais qu'est-ce que tu crois, rien ne sera jamais plus comme avant. C'est notre maison, plus la tienne. C'est ma vie, pas la tienne. T'es partie croyant qu'un jour je te rejoindrais, mais tu vois, moi je sais ce que je veux, je sais assumer mes décisions. Cette maison, ce village, ces souvenirs, ces amis, tout ça, c'est ce que je suis et pourquoi aurais-je dû te suivre dans ta folie ? C'est ignoble de me dire ça, à moi, celle que tu as tant fais pleurer. Je repense à toutes ces larmes d'enfant, à ces moments si difficiles, et toi, qui, comme une fleur souhaite débarquer à nouveau. C'est une blague ? Tu sais, moi je ne dépends pas de toi, j'ai appris à vivre sans toi, appris à ne plus pleurer pour toi. Je suis venue, certes, mais uniquement pour suivre mon rêve, pas pour toi. Jamais. T'as voulu partir alors que personne ne comprenait ce choix. Tu m'as laissé, moi, ta fille unique et maintenant tu veux revenir en arrière ? Ne vois-tu pas que tu ne retrouveras jamais notre vie d'avant ? N'as-tu pas fait ton deuil ? Ah l'herbe du voisin paraît toujours plus verte hein ? Eh bien il fallait réfléchir avant te t'en aller si loin. C'est à présent que je me suis construis cet équilibre sans toi que tu veux revenir ? Ne t'attends pas à ce que je saute de joie. Moi j'ai ma vie, j'ai ces gens qui eux sont restés, qui eux m'ont fait du bien, et tu ne fais plus partie de ce monde. Je croyais en avoir fini avec ces histoires et tu viens retourner le couteau dans la plaie, tu viens me rappeler toute cette rage, toute cette souffrance, que j'avais enfouies. Mais une chose est sûre, cette fois-ci tu ne me feras plus tomber. 

jeudi 11 avril 2013

« Je partirai et je resterai. ♫ »



Je me souviens des moindres détails d'elle, de son corps. Parfois même j'ai l'impression de la sentir contre moi. C'est comme si je pouvais encore la toucher, sentir sa chaleur, entendre battre son coeur. Je me dois de conserver ces souvenirs aussi intacts que possible, de me remémorer la moindre partie d'elle de telle sorte qu'elle ne disparaisse jamais. Je ne dois pas l'oublier. Je ne peux pas l'oublier. Son passage dans ma vie ne doit pas être insignifiant, et son souvenir poignant me rappelle pourquoi je me bats. Qu'est-ce qu'un mal de tête face à son calvaire ? Qu'est-ce la fatigue face à son épuisement ? J'ai appris d'elle, une fois encore, à ne pas lâcher prise. Abandonner ? Quel est ce mot ? Tandis qu'elle s'éteignait je lui jurais intérieurement de me battre, et je tiendrai parole. Parce que quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, j'ai cette mission qui me tient alerte. M'arrêter au beau milieu du chemin ce serait les trahir, comme si finalement, elles n'avaient servit à rien et cette simple pensée m'horripile. Je ne veux pas de votre fric, je veux juste réussir ce rêve que j'entreprends depuis mon enfance, et d'une certaine façon, les faire perdurer à travers les années. Car c'est vrai, je ne pourrai jamais accepter totalement leur perte, et au fond de moi résidera toujours une plaie béante n'attendant qu'eux pour cicatriser. Mais pour l'instant, l'heure est à la vie.

lundi 1 avril 2013

C'est vrai ce qu'ils disaient; ceux qui viennent habiter dans le Nord pleurent deux fois. La première en arrivant. La seconde en repartant. Je n'y croyais pas. Je me disais que le seul endroit où je pouvais me sentir bien c'était chez moi, en Alsace. Je me trompais. Plus qu'un an. Merde ce que ça va être dur de se quitter. Ces midis passés au RU, véritable QG de notre bande. Ce petit groupe de potes toujours présents pour rire. D'ailleurs, y a-t-il eut une seule journée sans rire ? Certes, nous prendrons tous des chemins différents, chacun partira là où son avenir l'appellera, mais ce que nous aurons partagé restera gravé en nous à jamais. Nos années fac. De la pépite d'or. Nous sommes chacun si différents et pourtant nous nous complétons tellement. Des plus réservés aux plus extravertis, des spontanés aux réfléchis et des ponctuels aux retardataires. Je ne m'imaginais pas vivre à Lille, et aujourd'hui je ne m'imagine pas quitter tout ça. Et si c'était à refaire, je le referai mille fois. 



Il faut parfois savoir attendre que la roue tourne, être patient et se contenter de ce que l'on a pour le moment. Un jour viendra peut-être où nous serons récompensés de nos efforts. Je suis bien consciente que certaines de mes envies ne seront pas satisfaites avant un bout de temps. Je sais dans quoi je m'engage. Je sais que le plus dur reste à venir. Je serai bientôt confrontée aux réalités de la vie. Mais ce n'est pas un sacrifice. Ca ne l'a jamais été. Je suis pragmatique, je sais que l'argent ne tombe pas du ciel et qu'il me faudra du temps avant de me faire un nom. Mais je serai la meilleure. Je m'en donnerai les moyens. De toute façon c'est ça ou rien. Pour l'instant je préfère de loin m'afférer à réaliser le plus grand rêve de ma vie, les autres attendront. Et puis, j'ai toute la vie devant moi pour réaliser ces petits rêves, il ne sert à rien de se presser.