jeudi 27 février 2014

C'est vrai que chez moi tout semble programmé à la perfection. Tout semble clair. Défini. Cadré. Et pourtant, rien n'est jamais plus sûr que cet avenir. Oui, je sais ce que je veux faire, mais personne ne me dit par où passer pour y arriver. C'est un chemin personnel, unique, comme tous ceux qui suivent cette voie. Nous devons chacun nous forger, trouver notre spécialité et montrer qui nous sommes. Parce que nous devons encore tout prouver. 
Ces derniers temps beaucoup de choses prennent forment, c'est à la fois si excitant et si effrayant. Et puis, ça  y est, mes économies de fourmis vont enfin servir à ce à quoi elles sont destinées depuis tant d'années. Anniversaires, Noëls, étrennes, bourses, salaires,... ce sont les économies de toute une jeunesse, de la quasi moitié de ma vie, que j'ai là. C'est fou. Et chaque dépense de ce compte sera destinée à l'accomplissement de mon rêve. Dire que je prépare tout ça depuis autant d'années, il y a vraiment des fois où je me demande si je suis normale. Comment peut-on préparer son avenir à douze ans ? 
Je sais que je dois encore trouver ma branche, qu'il me faut trouver la bonne bifurcation, mais les doutes s'estompent. Evidemment que je suis faite pour ça. A ma façon. Il n'y a rien d'autre qui m'anime autant. C'est ça. C'est mon truc et puis c'est tout. Il faut que j'arrête d'avoir peur, de douter. Je dois continuer de me laisser guider, et alors je trouverai. J'ai toujours trouvé. Il y a tellement de pistes, tellement de domaines exploitables, il suffit simplement que j'écoute mon coeur. Il me dira où aller. C'est comme ça que ça marche, ce n'est pas toujours la tête qui doit diriger. Pas pour ça. Pas chez moi. Alors je vais décrocher cette Licence, coûte que coûte. Et je vais me lancer. Je vais faire ces trucs dont je rêve depuis... depuis le départ. Merde. Si la gamine assise dans les escaliers, la tête collée à celle de sa chienne, de son amie, avait su ça. S'ils avaient su que cette rencontre allait être aussi déterminante dans ma vie. S'ils avaient imaginé que ce n'était pas juste une lubie d'enfant, que je ne lâcherai jamais l'affaire, que je ne passerai à autre chose pour rien au monde, que j'en arriverai là, grâce à elle. S'ils avaient compris.

dimanche 23 février 2014

Trois ans. Trois ans que je déblatère sur mes états d'âmes. Ce blog est une histoire à lui-seul. J'en ai parcouru du chemin, j'en ai rencontré chez gens, j'en ai ressenti des choses. Il y a trois ans je désespérais à l'idée de devoir m'en aller sur Lille, et me voilà à présent incapable d'imaginer la fin sans sentir cette horrible étreinte autour de mon coeur. On ne m'avait pas prévenue que ce serait aussi dur. J'ai construis un bout de vie là bas, et il me faut tout quitter, encore. Une partie de moi voudrait y rester éternellement, me balader sur la côte, tester les petits salons de thé, attendre le bus de nuit dans le froid,... Mais, je sais qu'il me faut avancer. Après tout c'est comme ça que ça marche. Soit t'avances, soit tu tombes. Et puis, il y a ce projet qui grandi, peu à peu. Les choses se concrétisent doucement, mes idées évoluent, mes envies aussi, mais la ligne directrice reste la même. Ce blog, c'est un peu mon parcours au final, la maturation de mes idées. Il y a trois je ne me doutais pas que j'en serai là, à quelques examens de décrocher ma Licence de Psychologie, prête à parcourir le pays pour me former, pour apprendre, pour comprendre. J'ai milles et unes idées qui me passent par la tête, mon intérêt ne cesse de s'accroître pour cette relation mystérieuse entre Homme et Animal. Ils me prenaient tous pour une folle, mais le fait est qu'aujourd'hui je n'ai jamais été aussi proche de concrétiser mon projet. Le chemin est certes encore long et pentu, mais je m'accrocherai. Quand je vois ces personnes qui réussissent, qui donnent vie à leur rêve, comme ils m'inspirent. Ils sont pour moi des exemples, ils me redonnent confiance. Si vous saviez comme j'attends ce jour avec impatience, celui où le projet "Hylka" prendra enfin vie. Car oui, c'est le nom de mon projet, c'est avec ce nom là que je veux exercer, avec lui que je veux m'épanouir. Tout à commencer avec ce nom. Ce n'est pas une façon de m'accrocher au passer, au contraire, c'est une continuité. Notre continuité. 

vendredi 7 février 2014


Et elle croit que j'ai vu clair ? Mais putain, ça fait huit ans que j'y vois clair. Huit ans que je ferme ma gueule. Dès le départ je l'ai su, je l'ai dit, que cette idylle était vouée à l'échec. Qu'elle se trompait. Qu'il n'était pas fait pour elle. Que ça ne mènerait nulle part. Mais il fallait que je me taise. Que j'accepte. Que je sois polie. Alors j'ai tout ravalé, haine, tristesse, fierté. J'ai tout enfoui, tout enfermé. Et je me suis relevée. 
Et puis, il y a ce choix. Elle est partie, et maintenant la voilà qui veut revenir ? Me suivre où j'irai ? Et si moi je ne voulais pas ? Merde. J'avais douze ans, je l'ai supplié de rester, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, mais elle est partie. Et c'est aujourd'hui qu'elle veut revenir ? Me suivre comme un pot de colle ? Hors de question. J'ai appris à grandir sans elle, à me débrouiller sans elle. Qu'est-ce qu'elle croit ? Qu'il suffit de redébarquer comme ça pour que tout soit comme avant ? Pour que tout aille mieux ? Mais non, non. Ca ne marche pas comme ça. Tout est fini. La famille ? Envolée. Tout a été brisé, moi y compris. J'ai mit des années à me reconstruire. A comprendre ce qui m'était tombé sur la tête du jour au lendemain. Et à présent que j'ai retrouvé un équilibre il faudrait à nouveau qu'elle chamboule tout ? Putain. Tout ça pour ça. Tout ça pour se rendre compte qu'elle s'est trompée, qu'elle a agit n'importe comment. Avoir détruit ce que nous étions tout ça pour ça ? Pour lui ? Pour ce tas ? J'en ai assez. Moi j'avance et elle recule. C'est aussi pour ça que je me réfugie tant dans ma vie, mes projets, mon avenir. Parce que je veux quitter son monde. Je veux m'en éloigner le plus possible. Son monde de bêtises et de regrets. J'ai besoin de cette échappatoire. Ma vie a été détruite à un moment, et je me suis promise de plus jamais laisser personne l’égratigner. C'est moi qui tiens les reines aujourd'hui, et je ne ferai aucun sacrifice pour elle, pour ses histoires, pour son amertume. Je partirai où le vent me portera. Où mon coeur m'amènera. Qu'elle me lâche. Lorsque j'avais douze ans elle a voulu faire sa vie et maintenant elle voudrait me coller ? Trop tard. Le coche a été loupé. Le lien a été brisé. Je n'ai même plus de peine vis-à-vis de tout ça, juste de l’agacement de la sentir se coller à moi alors qu'elle m'a laissée, pour lui. C'est ce paradoxe qui me pèse, cette tendance étouffante qu'elle a alors qu'elle est partie lorsque j'étais enfant. Parce que oui, à douze ans on est encore des enfants. Ses actes m'importent peu au final, qu'elle fasse ce que bon lui semble, j'ai appris à me détacher de tout ça, à vivre ma vie, mais qu'elle ne s'avise pas d'empiéter sur la mienne. 


Je crois qu'au fond ce sont des réponses que je cherche. Je voudrais comprendre ce lien, cet apport. Plus je lis et moins je me sens seule dans cette fascination. D'autres on ressenti la même chose, d'autres aussi ont cet Amour inconditionnel, ce besoin irrépressible de leur présence. Et quand je vois des gamins malades se sentir mieux grâce à eux je suis émue au plus profond de mon être. Parce que je sais. Je sais à quel point c'est vrai. Et leurs preuves scientifiques ne sont rien en comparaison de ce qui se passe réellement, à l'intérieur. Tous leurs mots compliqués, ils ne sont rien face à ce qui se passe vraiment. Parfois je m'inquiète d'ailleurs, serais-je capable de contrôler mes émotions ? De gérer mon histoire personnelle ? Je trouve ça si beau, si touchant. Et puis, ça m'aide. Ca m'aide à continuer d'y croire. Même si j'ai terriblement peur de ne pas être à la hauteur, je sais que c'est ça que je veux. Quel contraste. En faite je crois que la principale difficulté sera d'ordre personnel, il faudra que j'apprenne à faire face, à ne pas me laisser submerger par mes élans d'émotions, que j'apprenne à ne pas confondre mon histoire et celle que je construis. Ce sera aussi un travail sur moi-même, et, quelque part, une façon de continuer à faire vivre cette Amitié. Il y a vraiment des fois où je me demande si je suis normale, tirer autant de force, autant de détermination, d'un si petit être. De sept kilo de chair. Bâtir une vie sur une promesse. Tomberais-je de mon nuage un jour ? Une réalité s'imposera-t-elle à moi ? Pourrais-je le supporter ? Moi qui me suis nichée dans cet Amour pour fuir l'enfer. Oui, c'est comme ça que j'ai tenu. Que je me suis relevée. En me réfugiant en eux. Je me sens bien avec eux. Apaisée. Si forte et si fragile à la fois. 
Et puis, ça va bientôt faire un an, un an que j'ai dis oui, un an qu'elle est partie. Ca aussi ça fait mal. Ca me rappelle qu'on me les prend à chaque fois. Qu'on me prend ces vies qui font la mienne. J'ai beau les aimer de toute mon âme, ils partirons toujours avant moi, et c'est là le drame de ma vie. Car sans eux je ne pourrais pas, mais leur perte sera toujours une tragédie pour moi, une part de mon coeur arrachée. Mais c'est peut-être le prix à payer pour les avoir dans ma vie. Après tout, ils m'apportent tellement que je ne peux peut-être pas recevoir tout ça sans en payer de moi-même en retour.