N'avez-vous jamais eu cette sensation d'étouffement atroce, brutal et continu ? Cette étreinte permanente qui se ressert peu à peu, cette pieuvre géante qui tente de vous entraîner dans les entrailles du chaos. Je suis lasse de ce bourdonnement quasi incessant des moteurs, de ces gens toujours pressés et différents, de cette odeur, de ces déchets,... Tout est si étrange ici, comme si je vivais dans un autre espace temps, un monde parallèle. Tout me paraît si fade, si dénué de beauté. La ville n'est pas faite pour moi, j'ai l'impression de m'y noyer.
Etre confrontée à la mort, cela m'est déjà arrivée. A plusieurs reprises même. Les douleurs éprouvées ont été très différentes, très intenses, pourtant je ne m'y accoutume pas. Voir un petit être que j'ai aimé durant neuf ans sans vie, vide de son âme, m'est insupportable. Sans doute suis-je trop sensible, pleurer pour un oiseau, en voilà des manières. Qu'importe. J'ai le coeur lourd, la gorge nouée. Je me revois inondée d'une joie enfantine à l'idée d’accueillir cette belle colombe chez nous, et me voici neuf ans plus tard à pleurer sa perte. C'est si douloureux de ne plus le voir, de ne plus l'entendre. La mort est une chose étrange, à la fois si douce et si brutale. Vole mon beau.