« Ce mythe, cette religion. »
Et soudain, je prends conscience
–réellement- d’où je me trouve. Je suis enfin chez moi, je ne peux être plus
chez moi qu’à cet instant d’ailleurs. Je suis entourée de bouteilles de vin,
j’entends partout ces intonations familières et une odeur de tartes flambées se
répand dans les rues. J’ai l’impression que cela faisait des siècles que je ne
m’étais pas sentie aussi bien. Je regarde autour de moi, mes amis s’éclatent,
tout le monde s’éclate en faite. Nous sommes tous –ou presque- dans le même
état d’esprit. A chaque ruelle je peux croiser quelqu’un que je connais, ça
aussi, ça faisait longtemps. Je me dis de profiter, de profiter à fond, autant
que je le peux, de rire, de danser et de m’amuser sans limite. C’est comme si
un court instant je me sentais revivre. C’est ça la maison. C’est ça chez moi.
Chez nous. Il y a quelque chose d’inimitable dans ces fêtes, une ambiance qui
n’est propre qu’à nous. Nos chants, nos petits conscrits, nous seuls savons à
quel point c’est important et à présent je réalise à quel point cela le restera
pour moi. Je suis Alsacienne, je le revendique haut et fort, j’en suis fière
comme un paon et ça ne risque d’ailleurs pas de s’arrêter. La musique s’arrête,
peu à peu les rues vont se vider, rendez-vous la semaine prochaine dans un
autre village. Mais bon, on sait tous que la meilleure c’est la nôtre. Les
examers, c’est des winners.