Peu à peu la rentrée approche, les trains se réservent et une nouvelle année commence. Il y a un an de ça j'étais dans tel autre état d'esprit qu'aujourd'hui j'ai l'impression d'avoir prit dix ans. Je ressens un sentiment si étrange cette fois-ci, je suis à la fois heureuse de retrouver mon petit nids Lillois, notre équipe toujours de bonne humeur et nos habitudes, pourtant, une partie de moi redoute horriblement le moment du retour. Ce train, ce 8h07 habituel qui m'emmènera à la gare de Strasbourg afin de prendre mon TGV de 9h02 direction Lille Flandres. J'ai comme le pré-sentiment que le départ ne sera pas si facile que je l'imaginais, après plusieurs semaines passées chez moi, comment mon coeur réagira-t-il lorsqu'il sentira ces montagnes, ces vignes et ces visages s'éloigner ? Se serrera-t-il encore comme lors des premières fois ? Pourtant, après cette année, je sais bien que les amitiés, les vraies, ne s'effritent pas pour quelques centaines de kilomètres -au contraire, c'est ainsi que j'ai pu mesurer l'importance de certaines- et que quoi qu'il advienne je reviendrai toujours dans mon adorable village alsacien. Je sais bien que l'an prochain les fêtes du vins seront encore là. Mais je redoute tout de même ce départ, ce train, qui une fois de plus m'éloignera de mes repères les plus solides, les plus anciens. Comment ne pas être touchée par cette magie que nous dégageons ? Par ce sentiment d'appartenance commune. J'ai dans la tête la Marseillaise conscrit qui résonne et dans les veines du vin blanc qui coule, alors dites moi seulement comment je pourrais assécher mes yeux lorsque peu à peu les maisons à colombages disparaîtrons laissant place aux briques rouges ? Et pire encore, lorsque j'accrocherai mes nouvelles photos, nos têtes, nos sourires ? Pourtant, bien que ces sentiments et ces émotions me soient souvent difficiles, je ne les renierais pour rien au monde, ils me tiennent vivante, humaine, sensible et je refuse de cacher que oui : je suis profondément attachée, dépendante même, aux claquettements de nos cigognes et aux sourires de mes amis. J'ai toujours été ainsi et le suis devenue encore plus lors de cette année passée. Plus je m'éloigne et plus je me rapproche.
Allez, maintenant, let's go pour la meilleure fête du vin de l'été, la nôtre, la plus attendue et comme toujours, la plus inoubliable. Exa, champions, le reste c'est du bidon.