lundi 29 octobre 2012


Je relis ces petits mots et chacun me transpercent le coeur m'arrachant des larmes jamais taries. J'étais une enfant et pourtant j'avais déjà tout compris, tout était déjà traçé. Je savais à qui je devais cette passion, ce but. Comment douter de mon avenir ? Depuis ma plus tendre enfance je sais où je veux aller, je sais ce que je veux faire de mon existence. C'est comme si une force aussi invisible que puissante me guidait. Cet Amour inconditionnel et terriblement sincère me met dans tous mes états. Comment peut-on aimer autant ? Comment peut-on tenir de tels propos à dix ans ? Avoir conscience de la mort sans pour autant la considérer comme une séparation ? Savoir que les années ne sont rien face à cette amitié, à ce partage. J'ai vécu quelque chose d'incroyable et ces mots me rappellent à quel point j'ai été chanceuse de le vivre. J'ai une motivation en béton armé, une détermination de roc. Si vous saviez à quel point c'est fort. J'ai besoin d'y arriver, j'ai besoin de sentir cet Amour chaque jour, d'en vivre. Donner à chacun un peu de l'immense tendresse que j'ai reçu au court de mon enfance. 
Je savais que rentrer à la maison me ferai le plus grand bien, revenir là où tout a commencer. J'irai au bout du monde, je traverserai les continents s'il le faut, mais une chose est sûre, je n'abandonnerai jamais mes rêves. Je les ai dans les trippes et dans le coeur depuis le premier jour. Pour toujours. 

vendredi 26 octobre 2012




Demain. Demain, 11h26, départ pour Strasbourg. Demain, 16h29, arrivée à Colmar. Demain, je serai au village. J'ai l'impression d'être une vraie gosse, ma valise est prête et je suis surexcitée depuis plusieurs jours à l'idée de rentrer à la maison.
J'ai tellement tellement tellement besoin de rentrer à la maison, d'entendre et d'imiter cet accent si familier, de sentir cet air frais et sec, de voir ces visages illuminés, de rire à en pleurer, de serrer mes boules de poils contre mon coeur, d'ouvrir mes volets sur mon jardin, de faire le tour des remparts, d'aller au parc à cigognes, ... Tout ça n'a pas de prix. Je regarde cette photo. C'est si beau, si magnifique. Faire quelque mètres à peine et voir ce paysage, dire qu'ici je suis entourée de briques... Au secours. J'étouffe.
Je rentre. Je rentre. Je rentre. J'ai l'air d'une folle, à croire que je ne suis pas rentrée depuis des lustres alors que le départ me semble encore être hier. Mais je le sens, on m'attend. J'ai besoin d'y retourner. Mon village, mon vin, ma maison, mon refuge. Il n'y a que là bas que je pourrai me ressourcer et oublier tous mes petits tracas, il n'y a que là bas que je vais pouvoir reprendre des forces. Je dois rentrer. Prenez moi pour la pire des chauvine, prenez moi pour une dingue, je n'en ai rien à faire. Retrouver ma maison ça n'a pas de prix. 


A chaque gorgée loin d'ici c'est un peu de la magie d'une fête du vin qui se répand dans mon corps et dans mon coeur.

lundi 22 octobre 2012


C'est agaçant d'être émotive, de toujours prendre les choses trop à coeur, de toujours s'impliquer corps et âme et de finir complètement déchirée à coups d'émotions. Quand les autres compatissent moi j'empathie. J'en prends toujours trop le coeur. La moindre poussière de sensation me torture et me tiraille tout l'être. Mes émotions dépassent ma raison, et je ne sais plus dire si c'est à tord ou bien l'inverse. C'est à la fois si douloureux et en même temps si bon d'avoir des sentiments. On se sent vivant. Mais parfois il m'arrive de ne plus savoir remonter à la surface, je me sens alors engloutie, noyée, par mes débordements d'émotions et malgré ma volonté mon corps refuse d’obtempérer, il se laisse faire telle une marionnette. C'est chaque fois pareil, un rien me fait décoller direction les étoiles mais je finis toujours par m'écraser, coeur le premier, contre un mur de béton armé. Et c'est comme ça pour tout. J'ai l'impression d'être une enfant, je me réjouis si facilement, je me contente de si peu de choses pour trouver la vie magnifique qu'au final j'en oublis la règle numéro une : pour obtenir quelque chose, il faut en abandonner une autre en retour. Pourtant, n'ai-je pas déjà abandonné tant de choses ? N'ai-je pas encore assez cédé ? Que dois-je donner pour être enfin en paix ? Pitié, mettez moi ce coeur en pause, laissez moi respirer.


samedi 20 octobre 2012



Une semaine, jour pour jour.

Dans une semaine, à cette heure-ci, je serai dans mon train direction Strasbourg, le coeur palpitant d'impatience et les yeux rivés sur le paysage, guettant le Haut-Koenisgbourg -repère ultime de mon arrivée imminante en gare. Puis je descendrai, un peu endormie après ces trois heures et demi de voyage, et attendrai ma correspondance pour Colmar. Une fois dans ce dernier train je chercherai cette fois-ci mes Trois Châteaux au loin, symbole de mon village, mon coeur sera alors intenable, mon sourire incachable et dix minutes avant l'arrivée je serai déjà collée à la porte de sortie. Ensuite, je prendrai la voiture et savourerai la vue de ces colombages et de ces couleurs comme si je les découvrais pour la première fois. Alors, un sentiment indescriptible me submergera lorsqu'après cette journée de voyage et d'attente je passerai enfin le panneau indiquant l'entrée au village, la maison. Je serai chez nous. Chez moi.
Il va être si bon de me confiner dans ce petits nids alsacien, d'aller acheter du pain à la seule boulangerie, de n'entendre rien d'autre que le claquettement des cigognes et le son des cloches.
Je ne suis pas une fille de la ville, je n'aime pas la foule, là bas les gens se croisent sans même s'adresser la moindre attention. Moi je viens d'un endroit où l'on salue toujours les anciens en se promenant, où l'amitié perdure depuis l'enfance, où la pierre a vue grandir nos pères, où dans les ruelles nos rires résonnent encore et où la fierté d'être du village se lit sur nos visages. Je viens de cet endroit niché entre Vosges et Forêt Noire; je viens de mon Eldorado.
C'est fou comme tout me semble si différent lorsque je reviens, si chalereux, si doux, si beau. Et lorsque c'est Noël alors je crois rêver. Toute la magie de mon enfance se dresse devant moi et je me sens si apaisée, si sécurisée. Je n'ai toujours connu que ça et à mes yeux ce ne peut qu'être la seule façon de fêter la période de Noël. Je me souviens si bien de ces soirées où nous étions tous réunis sur la place du village, attendant le Saint-Nicolas et la distribution de manalas.
Envoyez moi au bout du monde, au fin fond de l'univers, je reviendrai toujours dans ce village, tel un pélerinage.

Une semaine, jour pour jour.

lundi 15 octobre 2012


Le vent fini toujours par tourner, les livres ont tous une fin. Depuis longtemps maintenant j'ai commencé le mien. J'ai débuté mon histoire, ma vie. Byebye les douleurs, ciao les souffrances. Je suis heureuse. Je refuse de ne pas l'être. Sinon, à quoi bon exister encore ? Je ne suis pas née pour pleurer le passé.




Je sais bien que je m'engage dans quelque chose de complètement saugrenu et que si peu comprennent, mais qu'importe. Qu'importe ce que les autres disent de moi, de mes passions et de mes ambitions. Je ne vise pas le fric, je vise le bonheur. Je suis consciente des risques que je prends et des difficultés qui m'attendent, mais je sais, je le sens, je réussirai. C'est le but de toute une vie. Ce n'est pas un métier, ce n'est pas une passion, c'est plus que ça. C'est tout. Tout ce que je veux. Chaque soir je m'endors face à cette photo qui m'est si précieuse, et que je porte au plus prés de mon coeur à présent, elle me rappelle pourquoi je suis là, pourquoi est-ce que j'ai tout quitté, pourquoi est-ce que je suis allée à l'encontre d'un de mes plus grand principe, pourquoi est-ce que je m'accroche encore. Je me souviens encore du jour où j'ai découvert cette photo de nous, elle m'avait tant émue. Depuis je ne peux m'en séparer. Elle me redonne du courage. Elle m'aide à me souvenir. Je n'aurai jamais de cesse de clamer à quel point cette histoire fut belle, tendre et remplie d'amour. Alors oui, je suis peut-être dingue de suivre cette voie, mais quitte à vivre dans un monde de fous, autant m'épanouir. 

jeudi 11 octobre 2012


J'ai retrouvé ces brides de textes dans mes vieux fichiers, j'ai sans doute dû les écrire entre mes 13 et 15 ans et j'ai eu envie de les partager. Je me trouve tellement changée, tellement différente. A l'époque j'en voulais au monde entier, ma vie me semblait la plus horrible de toutes et je ne voyais que le mal. D'ailleurs, j'aurais sûrement détesté la fille que je suis devenue : terriblement optimiste et amoureuse de la vie. Je portais des têtes de morts, aujourd'hui je mets des fleurs dans mes cheveux et voue un véritable culte aux couleurs pimpantes. Mais une chose me frappe à la relecture de ces textes : je prenais déjà les choses très à coeur. Mes émotions s'entrechoquaient dans tous les sens. En mon fort intérieur c'était une véritable pagaille. J'étais perdue. Réellement perdue. Pourtant j'ai su remonter la pente, je me suis hissée de toutes mes forces vers la lumière laissant mes peines et mes douleurs dans le néant qui m'avait englouti. A présent, je suis heureuse.
Je n'attends rien en publiant ces vieux écrits mais, pour moi-même peut-être, j'ai besoin de montrer que oui, j'ai eu mal, cependant je suis toujours là, plus forte que jamais. 


« Comme si mon sang se mettait à bouillir, que mon cœur s'arrachait et que toutes forces m'abandonnaient. Elle est la seule chose que je n'arrive encore et toujours pas à combattre, chaque fois, elle me tue, me torture. La moindre goutte de mon âme lui appartient, elle la dévore, ne laissant qu'un corps vide. Les tremblements m'envahissent, aucun espoir, aucun sourire, plus rien. Le monde est ténèbres. Je suis faible face à elle, je ne vaux rien, je sombre. Mon cœur se contracte, laissant place à d'horribles souffrances, un manque. Je n'attends plus que mon endorphine, ma libération. »



« Je ne pense pas que la vie m'est faite plus chanceuse que d'autres. Peut-être même un peu moins qui sait. Je dois avouer que j'ai souffert de tout cela, malgré ce que je laisse paraître. Aurais-je dû le préciser ? De toute façon, j'en étais parfaitement incapable. Je suis ainsi, je ne sais pas m'exprimer lorsque je souffre. Ou peut-être par les mots, et encore, il est des douleurs qui ne se décrivent pas, mais qui se subissent. Comme un déchirement intérieur, ça te ronge, te détruit, te bouffe. Le pire, c'est que tu peux faire tout ce que tu veux, te droguer, boire, te lacérer tout le corps, te tuer, ça restera. Tu l'as en toi, c'est ton histoire, ton passé. Cette douleur peut te rendre plus fort ou te démolir jusqu'à ce que chaque morceau de ton âme ne soit plus que poussières. Alors bien sûr, tu dis que ça va mieux, que c'est fini maintenant, sauf que c'est faux. Au contraire, la douleur ne fait que s'amplifier. Je n'arrive pas à croire que c'est seulement à présent que je réalise, que j'ai mal. Il m'en aura fallu du temps, un peu trop sûrement. Jamais je ne pleurais pour ça, jamais, et je dois le dire, je ne comprenais pas pourquoi d'ailleurs. C'est vrai non ? N'importe qui aurait pleuré, sauf moi, avec toujours ces exceptions qui font que je me rends si complexe à mes yeux. J'ai bien des raisons en faite pour verser mes larmes, mais il y a des jours, des soirs, des nuits où toutes resurgissent  comme pour me torturer, m'assassiner. Je veux vivre merde. Même si c'est dur, j'attendrai que le vent tourne, que mon tour vienne enfin. Et je suis capable d'attendre jusqu'à ma mort. Quelle arrive demain ou dans cent ans, j'ai trop souffert pour ne pas avoir ma part de bonheur. Je reprendrai les reines de ma vie. Il est inutile de dire que c'est du passé, qu'il faut avancer maintenant. Je ne peux oublier ces douze ans. Je ne peux l'oublier elle. J'en souffrirai toujours, chaque jour que je vivrai j'aurai mal. Quoi que je fasse, c'est la chaîne qui emprisonne mon cœur, celle qui s'amuse à le faire saigner. Je peux bien avoir tout ce que je veux, passer mon temps à dire que je suis heureuse, il y aura toujours ce côté sombre, celui qui fait si mal. Il ne m'abandonnera pas. C'est simplement ce qui me fait, chacun son histoire. La mienne est si complexe. 
Et quand ils disent qu'il ne s'agit pas de moi, mais d'eux, comme ils se trompent. J'ai vu ce qu'il ne fallait pas, j'ai peut-être grandi trop vite. Du moins, une part de moi. Est-il normal de prendre conscience de la douleur à cet âge là ? Lorsque l'on croit encore que la vie est belle, que l'amour se donne sans compter. 
Je n'oublierai jamais, vous pouvez en être sûrs. Rien ne me détruira. J'ai promis à un ange. »


« Je le sais, pour moi cette bataille est perdue d'avance. J''étouffe, j'étouffe à en crever. Cette haine ne cesse de s'accroître au fond de moi, je voudrais exploser mais je ne peux pas. Je connais déjà la suite, alors à quoi bon. Il me prend tout, tout ce que j'aime il se l'attribut. Je me tais, je supporte. Je veux partir. Ma vie n'est pas et ne sera jamais ici, pas temps qu'il existera. C'est simple :  je le déteste. Je joue mon rôle à merveille, certes, mais ma rancoeur ne s'efface pas. Il y a des choses que je ne peux pas ignorer, toucher à ce qui m'est le plus précieux au monde n'est pas pardonnable. Le considérer comme un membre de la famille me donne la gerbe, sérieusement. Et on peut me faire toutes les morales possibles, aussi véridiques soient-elles, je ne l'accepterai jamais. Quelqu'un qui a détruit en partie ma vie, qui me vol tout, ne peut pas être de cet oxygène. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Je fais des efforts énormes et ils passent inaperçus, pourtant, s'ils savaient comme je le hais. Si seulement je pouvais dire à quel point je brûle de rage. »



A ce temps révolu mais jamais oublié.