Tout est une question d'imagination.
On était là, toi, moi et ces deux bouteilles. A la brûlure que l'alcool me causait ça devait être de la vodka ou quelque chose comme ça. J'étais torchée et t'étais pire. C'était la débauche. Clope à la main et yeux rouges. On avait l'air de rien, on était rien, on était mort. Pourtant, putain ce que c'était bon. Y avait ton corps à côté du mien, ta voix résonnait dans mes oreilles. J'ignore de quoi on a bien pu parler, sans doute était-ce parfaitement insensé, mais c'était si extra. Mieux que l'effet de l'alcool et de la clope. C'était toi qui m'avait tuée, pas ces trucs. On ressemblait à deux clochards, à moitié endormis au beau milieu d'un champs, mais j'en avais fichtrement rien à foutre. T'étais à moi, rien qu'à moi et tu ne pouvais pas t'échapper, pas dans ton état. On regardait le ciel tout en philosophant, on refaisait le monde. Ce qu'on était con. On était sou, complètement sou. Les rois de la déchéance, seuls au milieu de nulle part. Mais nous étions toi, moi et ces deux cadavres.
Je sentais ma timidité s'envoler, mes mots se bousculer, mes membres devenir autonomes et je ne me souciais de rien. Je savais tout mais j'ignorais tout. Mon corps ondulait au rythme de mes envies, la musique m'ayant perdue depuis bien longtemps. Tout semblait différent, si lointain. J'avais l'impression de pouvoir tout faire, de pouvoir partir, de pouvoir hurler et faire tout un tas d'autres choses insensées sans qu'il n'y ai aucune conséquences. Je m'en foutais des conséquences, à cet instant là j'étais libre, je volais. A vrai dire je n'avais qu'une seule chose en tête : m'amuser, ce que je faisais à merveille. Je riais sans même savoir pourquoi et à m'en faire mal aux abdos, mais c'étais tellement bon d'oublier. Oublier les cours, les tracas, la réalité.
Samedi 12 février 2011.

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