mercredi 16 février 2011
Cut the cord.
Les beach boys c'est l'extase. Les céréales fourrées au chocolat c'est l'orgasme. Le thé et un bon livre c'est le nirvana. Le soleil c'est la coc.
J'avais pris cette fâcheuse habitude de flâner, de rêvasser et d'écrire sans arrêt. A chaque émotion je me lançais dans un un grand débat intérieur. A chaque expérience je me jetais sur mes stylos, sur mon clavier. Ecrire ? Une libération. En avant la musique. Je refaisais le monde, je recréais les choses, je mélangeais les mots. On la disait hyppie parce qu'elle aimait la vie.
Un avion. Une sensation. Un envol.
Et je me souviens de ce sentiment si apaisant, si reposant. Celui d'être là-haut, celui que je décrivais si bien « ni ici, ni là bas ». Si vous saviez comme c'était bon de ne plus se sentir partagée en permanence, de ne plus souffrir, de n'appartenir qu'à soit. J'ai fait un choix qui a été décisif, un choix qui pourtant me paraissait si évident. On m'a trop souvent demandé de comprendre, de pardonner, de me taire pour au final en baver le plus. Mon coeur s'est vu mourir, petit à petit. C'est pas juste. C'est inadmissible. Mais lorsque je m'envolais, lorsque je planais tout là-haut, loin de tous ces maux, dans les cieux, perdue dans les nuages, alors je me sentais si bien, si libre, si légère. Le poids de mon coeur me semblait soudainement si infime. Mes peines restaient sur la terre ferme tandis que je montais encore et encore, que j'oubliais.
Je leurs vouerai ma vie parce qu'ils m'offrent la leur.
L'émotion monte, la rage et la peine s'allient, me procurant la force nécessaire pour m'accrocher à la vie. Pour m'accrocher à mes rêves comme un gosse à son doudou. Jamais je ne le les lâcherai. Bonjour, Adeline, dix sept ans, future comportementaliste canin. Ma passion ? Leur bonheur. Quand certains se sentent transpercés par la musique moi je leur promets le monde. Mon coeur palpite, mon sang s'agite : je les sauverai de la torture, de la boucherie. Je le ferai, parce que c'est ma vie, mon essence. Je suis faite pour leur rendre tout ce qu'elle m'a appris en douze ans. Oui, ma passion me vient de ma chienne et de tout ce que j'ai vécu avec elle. A quoi bon vouloir le cacher, nier la vérité ? C'est avec elle que j'ai grandi jour et nuit. Elle dormait sous mon berceau, finissait mes fonds de biberons. Je la déguisais, lui faisais faire du toboggan. Les gens disaient qu'elle était la pire des râleuses, moi je disais qu'elle était mon amie. Où qu'on aille je voulais l'emmener, la tenir, m'occuper d'elle. Moi sans ma chienne ? Ça n'existait pas, c'était impossible. Jamais elle ne m'a laissé seule, lorsque je pleurais elle était toujours la première a venir sécher mes larmes et lorsque j'étais malade elle restait prés de moi. Puis c'est elle qui est tombée malade, et quand plus personne ne croyait à ses lendemains, moi je les vivais déjà. Pendant deux ans et demi je n'ai eu de cesse de la protéger, de la réchauffer et de la porter. Ma petit protectrice était devenue si fragile et pourtant tous les matins en ouvrant les yeux c'était son museau que je voyais, son sourire, sa joie. Sa souffrance était ma douleur. Pour la sauver j'aurais été au bout du monde, pour lui rendre la vue j'aurais décroché la lune. Et puis ce fut le coup de grâce, la fin de notre livre, ma plus grande crainte. Ce fut le vide, le néant, le trou noir.
La plus part des gens ne comprennent pas, ils ne savent pas ce que c'est que d'être enfant unique et d'être toujours seule. Toujours trop jeune, puis trop grande. Ils ne savent pas ce que c'est que de grandir et de se lier autant à un animal. Ils n'ont pas conscience de tout l'Amour, et de toute la tendresse que l'on peut trouver dans leur yeux lorsqu'on est enfant. L'innocence nous permet de voir bien des choses que les adultes ont oubliées, comme cette invisible mais pas pour le moins imperceptible relation. L'Amitié que l'on peut développer avec un animal est en-dehors de tout jugement, de tout non-dit et de toute haine. Les mots ne sont que des codes inutiles lorsqu'on sait comment regarder, comment apprécier les choses. Quand on me voyait avec elle on disait que je l'aimait, mais moi je savais que c'était bien au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer, parce qu'elle était à la fois mon repère et mon trésor. Elle était ce que je n'ai jamais su trouver dans le monde humain, la pureté même, la sincérité en tout point, et l'affection sans limite. Et il me sera toujours inadmissible qu'elle soit partie en souffrant, parce qu'elle méritait tout ce qu'il y a de mieux sur cette Terre.
C'est peut-être fou à dire, mais toute ma motivation me vient de notre amitié et j'emmerde les insensibles.
Elle s'est battu contre la mort, je me battrai pour la vie.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire