jeudi 11 octobre 2012


J'ai retrouvé ces brides de textes dans mes vieux fichiers, j'ai sans doute dû les écrire entre mes 13 et 15 ans et j'ai eu envie de les partager. Je me trouve tellement changée, tellement différente. A l'époque j'en voulais au monde entier, ma vie me semblait la plus horrible de toutes et je ne voyais que le mal. D'ailleurs, j'aurais sûrement détesté la fille que je suis devenue : terriblement optimiste et amoureuse de la vie. Je portais des têtes de morts, aujourd'hui je mets des fleurs dans mes cheveux et voue un véritable culte aux couleurs pimpantes. Mais une chose me frappe à la relecture de ces textes : je prenais déjà les choses très à coeur. Mes émotions s'entrechoquaient dans tous les sens. En mon fort intérieur c'était une véritable pagaille. J'étais perdue. Réellement perdue. Pourtant j'ai su remonter la pente, je me suis hissée de toutes mes forces vers la lumière laissant mes peines et mes douleurs dans le néant qui m'avait englouti. A présent, je suis heureuse.
Je n'attends rien en publiant ces vieux écrits mais, pour moi-même peut-être, j'ai besoin de montrer que oui, j'ai eu mal, cependant je suis toujours là, plus forte que jamais. 


« Comme si mon sang se mettait à bouillir, que mon cœur s'arrachait et que toutes forces m'abandonnaient. Elle est la seule chose que je n'arrive encore et toujours pas à combattre, chaque fois, elle me tue, me torture. La moindre goutte de mon âme lui appartient, elle la dévore, ne laissant qu'un corps vide. Les tremblements m'envahissent, aucun espoir, aucun sourire, plus rien. Le monde est ténèbres. Je suis faible face à elle, je ne vaux rien, je sombre. Mon cœur se contracte, laissant place à d'horribles souffrances, un manque. Je n'attends plus que mon endorphine, ma libération. »



« Je ne pense pas que la vie m'est faite plus chanceuse que d'autres. Peut-être même un peu moins qui sait. Je dois avouer que j'ai souffert de tout cela, malgré ce que je laisse paraître. Aurais-je dû le préciser ? De toute façon, j'en étais parfaitement incapable. Je suis ainsi, je ne sais pas m'exprimer lorsque je souffre. Ou peut-être par les mots, et encore, il est des douleurs qui ne se décrivent pas, mais qui se subissent. Comme un déchirement intérieur, ça te ronge, te détruit, te bouffe. Le pire, c'est que tu peux faire tout ce que tu veux, te droguer, boire, te lacérer tout le corps, te tuer, ça restera. Tu l'as en toi, c'est ton histoire, ton passé. Cette douleur peut te rendre plus fort ou te démolir jusqu'à ce que chaque morceau de ton âme ne soit plus que poussières. Alors bien sûr, tu dis que ça va mieux, que c'est fini maintenant, sauf que c'est faux. Au contraire, la douleur ne fait que s'amplifier. Je n'arrive pas à croire que c'est seulement à présent que je réalise, que j'ai mal. Il m'en aura fallu du temps, un peu trop sûrement. Jamais je ne pleurais pour ça, jamais, et je dois le dire, je ne comprenais pas pourquoi d'ailleurs. C'est vrai non ? N'importe qui aurait pleuré, sauf moi, avec toujours ces exceptions qui font que je me rends si complexe à mes yeux. J'ai bien des raisons en faite pour verser mes larmes, mais il y a des jours, des soirs, des nuits où toutes resurgissent  comme pour me torturer, m'assassiner. Je veux vivre merde. Même si c'est dur, j'attendrai que le vent tourne, que mon tour vienne enfin. Et je suis capable d'attendre jusqu'à ma mort. Quelle arrive demain ou dans cent ans, j'ai trop souffert pour ne pas avoir ma part de bonheur. Je reprendrai les reines de ma vie. Il est inutile de dire que c'est du passé, qu'il faut avancer maintenant. Je ne peux oublier ces douze ans. Je ne peux l'oublier elle. J'en souffrirai toujours, chaque jour que je vivrai j'aurai mal. Quoi que je fasse, c'est la chaîne qui emprisonne mon cœur, celle qui s'amuse à le faire saigner. Je peux bien avoir tout ce que je veux, passer mon temps à dire que je suis heureuse, il y aura toujours ce côté sombre, celui qui fait si mal. Il ne m'abandonnera pas. C'est simplement ce qui me fait, chacun son histoire. La mienne est si complexe. 
Et quand ils disent qu'il ne s'agit pas de moi, mais d'eux, comme ils se trompent. J'ai vu ce qu'il ne fallait pas, j'ai peut-être grandi trop vite. Du moins, une part de moi. Est-il normal de prendre conscience de la douleur à cet âge là ? Lorsque l'on croit encore que la vie est belle, que l'amour se donne sans compter. 
Je n'oublierai jamais, vous pouvez en être sûrs. Rien ne me détruira. J'ai promis à un ange. »


« Je le sais, pour moi cette bataille est perdue d'avance. J''étouffe, j'étouffe à en crever. Cette haine ne cesse de s'accroître au fond de moi, je voudrais exploser mais je ne peux pas. Je connais déjà la suite, alors à quoi bon. Il me prend tout, tout ce que j'aime il se l'attribut. Je me tais, je supporte. Je veux partir. Ma vie n'est pas et ne sera jamais ici, pas temps qu'il existera. C'est simple :  je le déteste. Je joue mon rôle à merveille, certes, mais ma rancoeur ne s'efface pas. Il y a des choses que je ne peux pas ignorer, toucher à ce qui m'est le plus précieux au monde n'est pas pardonnable. Le considérer comme un membre de la famille me donne la gerbe, sérieusement. Et on peut me faire toutes les morales possibles, aussi véridiques soient-elles, je ne l'accepterai jamais. Quelqu'un qui a détruit en partie ma vie, qui me vol tout, ne peut pas être de cet oxygène. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Je fais des efforts énormes et ils passent inaperçus, pourtant, s'ils savaient comme je le hais. Si seulement je pouvais dire à quel point je brûle de rage. »



A ce temps révolu mais jamais oublié.



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