Dix-neuf ans. Ouais. Y a de ça dix ans j'imaginais qu'à cet âge je serai "une grande". Loupé, aussi bien pour la taille que pour la tête. Bien sûr, je ne peux pas nier que depuis mon départ du cocon familial j'ai sacrément changée intérieurement, j'ai compris beaucoup de choses et je suis loin d'être immature mais je refuse catégoriquement de devenir adulte. C'est pas drôle d'être adulte. Moi je veux manger des bonbons gélatineux, mettre des bonnets rigolos, faire des blagues enfantines et m'émerveillée de tout. J'ai déjà passé le cap du chocolat noir (n'est-ce pas l'amie ?) et ça me fait bien assez peur comme ça. J'aimerais rester jeune pour toujours, avoir toute la vie devant moi éternellement et être en vacances à jamais.
Pourtant, une autre part de moi n'aspire qu'à une chose : l'indépendance. J'aime avoir ce sentiment de pouvoir décider de ce que sera ma vie. La liberté m'exalte, grandir m'enchante. Peu à peu je deviens -enfin- celle que j'ai toujours voulu être : moi-même. Je m'écoute et c'est si bon. Cette impression d'être reine de mon destin est si euphorisante.
Vouloir à la fois stopper le temps et courir plus vite que le vent.
C'est étrange, à chaque gorgée c'est l'Alsace toute entière qui se répand dans mon corps, c'est toute la joie des fêtes du vins qui m'emplie, c'est tous nos rire qui m'animent. Le simple parfum d'un Gewurz réveille en moi tous ces souvenirs flous et heureux de nos nuits d'étés. Et lorsqu'à la télévision j'aperçois nos marchés de Noël et entends notre accent jovial alors, je suis comme hypnotisée par la beauté de ma région. Moi chauvine ? Non, juste un peu trop loin de mon foyer.

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